Après une escale à Sydney où, vu du ciel, on serait bien resté quelques jours, on atterrit à Denpasar, sur l’ile de Bali. Fini la civilisation place au chaos, on reprend les négociations musclées qu’on avait abandonnées en Nouvelle Zélande, chaque dépense est un combat à commencer par le taxi qui nous fera quitter l’aéroport. 

[Les photos sont ici]

En trois semaines notre parcours a été le suivant: Gili Meno au large de Lombok – Lombok pour le volcan Rinjani – Nusa Lembongan au large de Bali – Ubud sur l’ile de Bali – puis l’ile de Java: Banyuwangi – Yogyakarta – Bandung – Jakarta.

 

Gili Meno

La chaleur, le soleil les plages! On part directement pour l’ile de Gili Meno située au large de Lombok, baignade bronzage et farniente, on alterne snorkeling dans le monde de Nemo et jus de fruit frais sous une paillote. Repos! Cerise sur le fried rice on verra au moins une tortue par baignade, on peut le dire, on est pas mal.

Rinjani

Il se trouve que Thomas, notre hôte d’Auckland, prenait par hasard ses vacances à Lombok au moment où nous y étions. On décide donc de partir avec lui à l’assaut du volcan Rinjani, le sommet de l’ile de Lombok qui culmine dans les 3600m. On réserve un package dans une agence locale qui fournit la nourriture, les tentes et les porteurs, ce qui nous permet de partir légers. Dans notre équipe quasiment que des francophones, et deux hollandaises, un groupe sympa et motivé qui garantira la bonne ambiance des 3 jours. 

Le premier jour, on part à 10h en plein cagnard, on a 1500m à gravir ça commence moyen. Après une pause dej de 2 h (on comprend mieux pourquoi ils prévoient 7h pour l’étape) les nuages sont tombés et on reprend l’ascension plus au frais. On croise quelques singes. La dernière heure est assez fatigante car très raide et glissante mais on arrive au premier campement bien en nage et au frai, voire même au froid en fait. Et quand les nuages disparaissent au coucher du soleil, on découvre le lac du cratère ainsi que le sommet qui nous attend le lendemain. On dort mal et on se lève à 2h30 donc la nuit est courte. 3h on part à la frontale à l’attaque du sommet, il y a des airs de déjà vu, mais si on pensait avoir fait pire, on s’était lourdement trompé. Ce coup ci ce n’est pas le mal d’altitude mais la nature du sol: les scories, il nous faut monter dans un sol sableux pendant 1h pour atteindre la crête. À chaque pas qu’on fait on glisse et redescend de la moitié. La progression est interminable, et on atteint la crête à deux doigts de l’abandon d’Hélène. La crête nous redonne de l’énergie, on peut avancer à un rythme normal le sol est de nouveau praticable et le dénivelé minime. Mais au bout d’une deuxième heure d’ascension le dénivelé et les scories reprennent, la fatigue, les muscles et une nausée malvenue auront raison du courage d’Hélène qui capitule lâchement et décide d’attendre le lever du soleil sur la crête où la vue est déjà dégagée sur l’ensemble du paysage. Corentin son preux chevalier renonce au sommet pour attendre dans le froid avec sa bien aimée. L’attente vaudra le coup, le lever de soleil sur le cratère et son lac est grandiose. On attend que les copains redescendent pour finir avec eux, ils en ont tellement bavé sur la dernière partie qu’Hélène est plutôt soulagée de ne pas avoir fini d’autant qu’après avoir avalé un petit déjeuner copieux au camp de base du 1er jour il nous reste encore 3h30 de marche pour atteindre le deuxième campement. Si la descente vers le lac se fait toute seule, la remontée sur l’autre face est bien raide et à la limite de l’escalade par moments. Mais on marche tous ensembles et la vue sur le cratère fait finalement passer cette ascension en rien de temps. Le dernier jour on dévale les 2000m de dénivelé en une matinée, on veut arriver assez tôt en bas pour attraper notre bateau de retour sur Bali. On se sépare de Thomas et on fait route avec Seb et John qui prennent le même bateau. Celui-ci ayant une bonne 1/2h de retard on était larges. On embarque et on s’endort lessivé et courbaturé. On est réveillé par le calme étrange qui règne dans l’embarcation… on est à 15 km du port mais les moteurs sont coupés et on commence à dériver sérieusement vers les rochers sur lesquels se fracassent les vagues. ça s’active sur le pont et on voit l’équipage en quasi toute détente qui sort des perches pour nous éloigner tant bien que mal du danger. A part ça tout va bien hein, pas d’anonnce de l’équipage, pas de capitaine qui explique ce qui se passe, juste une cinquantaine de touristes qui se regrardent entre eux en s’attendant à ce que quelqu’un hurle «  Caméra cachée !  », hahaha, bonne rigolade, vous nous avez bien eu… surréaliste… 15 minutes de gondole et on s’échoue sur la plage la plus proche pour débarquer.

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La rumeur enfle: que s’est-il passé? panne de moteur? Non non! Panne d’essence! Pour ne pas aggraver leur retard, ces champions du monde de la loose toutes catégories ont jugé à vue de nez qu’il restait laaaaargement assez de fuel pour le trajet retour… Ajoutez à ça une désorganisation à faire pâlir la sécu: ils ont essayé de sortir le bateau de la plage en le tirant à la perpendiculaire (de façon péremptoire pour les connaisseurs) et non dans le sens de la coque, ils interdisent aux passagers de récupérer leurs bagages, puis en fait oui, ordre, contrordre, les deux mon général et vous obtenez un bon échouage dans les rêgles. Bref, après 1h30 d’attente sur la plage à la tombée de la nuit, ils ont fini par décider de débarquer nos bagages et nous acheminer en ville par minibus. Au passage notre chauffeur nous a salement lâché à un carrefour pour nous faire payer le reste de la course jusqu’à l’hôtel. On a donc fièrement fini a pieds le km qui nous séparait de notre matelas et on s’est englouti un bonne grosse (et pas très bonne en fait) Pizza Hut avant de sombrer. 

 

Nusa Lembongan

Seb et John on bossé 3 mois à Nusa Lembongan une île au large de Bali réputée pour la plongée et en particulier pour ses spots de raies Manta. C’est simple en 3 mois nos amis en ont vu tous les jours! On planifie donc 2 jours sur cette île pour faire nos premières plongées et récupérer de notre ascension. On a adoré la plongée, les fonds coralliens de l’île sont magnifiques les poissons multicolores abondent mais pas une seule Manta en vue… pas de bol monumental pour nous, on est les seuls de chaque plongée à ne pas en voir, et comme on s’était bien monté la tête on est malgré tout assez déçus. 

 

Ubud

On quitte Lembongan mitigés en direction d’Ubud. Ubud est située au centre de l’ile de Bali, la ville est réputée pour son histoire, ses rizières et ses artisans. Bien que très touristique elle n’en reste pas moins agréable à parcourir, notre auberge est un temple familial comme il y en a beaucoup ici, c’est-à-dire un jardin à la végétation luxuriante dans lequel sont répartis des sortes de petits bungalows en architecture traditionnelle balinaise, le calme qui y régnait était incomparable. Sortis de l’hôtel, c’est une autre histoire, bouchons, scooters, stands de rue, la ville fourmille, on passe d’échoppes en restaurants, et on profite de l’ambiance. On loue un scooter pour parcourir les environs, une fois sortis de la ville le trafic se raréfie instantanément, on traverse les villages et on part à l’aventure dans les rizières. Si chaque site indiqué dans le guide est blindé de touristes, 5 minutes de route suffisent pour se retrouver seuls. Les rizières inondées et les travailleurs offrent un paysage de carte postale qu’on prend le temps d’apprécier.

Le deuxième jour en scooter on est parti à l’assaut des villages d’artisans, chaque village entre Ubud et Denpasar a sa spécialité : bois, argent, marionnettes… Sur les conseils d’Eloise et JM (l’ancienne coloque d’Hélène que vous connaissez déjà, lecteurs assidus que vous êtes) on s’est attardé chez un fabriquant de masques traditionnels balinais, un ponte dans son domaine dont les pièces sont exposées dans des musées et qui fait des conférences aux quatre coins du monde. Mais il était là, disponible, et nous a parlé de sa vie et de son art. On serait bien reparti avec une de ses créations mais ce n’était pas vraiment compatible avec notre budget malgré la qualité des oeuvres. De retour en ville sous une pluie battante, on s’est réconforté avec des brochettes de poulet sauce satay dans un petit restau où on avait un peu pris nos quartiers. La sauce satay est catégorisée dans la section drogue dure par l’OMS tant cette sauce à base de cacahuètes et de gingembre est un vrai délice, on s’en est gavé durant toute l’Indonésie.

 

Java

Fini Ubud, on doit attraper notre vol pour la Chine à Jakarta, l’extrémité ouest de l’ile de Java, soit une semaine de train pour rejoindre la capitale indonésienne. On quitte donc Bali en ferry (un ferry équipé d’un karaoké, oui oui) et on commence notre traversée. Le premier jour est le plus long : 14h de train sur des banquettes de 3, on est un peu à l’étroit et les paysages de plantations de palmiers sont un peu monotones, la journée passe lentement. On arrive à Yogyakarta, 2e ville de l’ile un peu lessivés, on galère avec notre hôtel qui n’a pas notre réservation et qui nous propose une chambre toute pourrie qui pue la clope, mais après quelques négociations en langage des signes et anglais approximatif on change de chambre et on s’écroule. Une des spécialités de l’ile de Java est le Batik, une technique de dessin à la cire sur du tissu, le plus souvent du coton ou de la soie. On en a donc profité pour visiter une fabrique artisanale. Les motifs traditionnels sont dessinés de 2 façons : soit par des ouvrières chevronnées qui décalquent une première fois le dessin au crayon avant de repasser manuellement à la cire, soit au moyen de tampons de motifs en cuivre trempés dans la cire chaude puis appliqués sur le tissu. Le tissu est ensuite trempé dans la teinture puis bouilli pour enlever la cire, les dessins situés sous la cire restant blancs. Le procédé est répété autant de fois qu’il y a  de couleurs (mais rarement plus de 2 fois).

Après une journée bien agréable, on reprend la route, ce coup ci le paysage est composé de rizières en terrasses comme on en voyait à Bali, on apprécie beaucoup plus le voyage. Une courte escale à Bandung où nous profitons du night market et de ses nombreux stands de nourriture et on arrive à Jakarta.

La ville de Jakarta est tentaculaire et il fait une chaleur accablante, on a bien essayé de parcourir la ville à pieds mais on n’a pas vraiment apprécié, ce qu’on aura préféré c’est le petit stand de fried rice situé au pied de notre hôtel, pas cher et un des meilleurs qu’on ait mangé jusque là.

On arrive de: Nouvelle-Zélande – On va à: Pékin