Après un La Havanne – Quito un peu longuet puisqu’on a transité par Lima (la fameuse comparaison du Paris-Marseille avec un étape à Lille…) on a été accueilli par Marilyne et Diego. Maryline est une ancienne collègue d’Hélène qui vit en équateur depuis 1,5 an car Diego est Équatorien et qu’ils ont voulu un peu profiter de sa famille et changer de Paris. Ajoutons Mary, une autre ancienne collègue de la même agence qui passait par là prendre un peu de soleil avant d’emménager à Londres, et nous avons notre joyeuse compagnie au complet.

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Notre itinéraire a été le suivant: Quito, Excursion 1: Zumbahua-Quilotoa-Cotopaxi-Papallacta, Excursion 2: Otavalo-Moranda-Cuicocha-Ibarra, Puerto Lopez et l’Isla de la Plata, Olon et Cuenca

 

Quito


Les équatoriens adorent voir les touristes débarquer en marcel-short-tong à Quito: ça les fait beaucoup rire de nous voir arriver avec des idées de soleil omniprésent dans cette ville située à 3600m au dessus du niveau de la mer… Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’équateur n’est pas en grande majorité un pays à climat tropical. Il se divise en plusieurs régions qui ont toutes leur climat propre comme ici à Quito  avec un climat montagneux : le soleil chauffe beaucoup et son absence refroidit encore plus.

Première ascension au dessus de Quito, Mary Hélène et Corentin prennent le téléphérique jusqu’à 4100m puis partent vaillamment à l’assaut des 4700m annoncés sur le panneau. Cette brillante idée de randonner le lendemain de notre arrivée sans s’être acclimaté à l’altitude s’achèvera courageusement vers 4300m quand, tous les 3 pas à bout de souffle, nous prenions 10 minutes de pause. L’imitation d’Hélène de la mouche asthmatique à la limite de l’agonie était parfaite.  Si les nuages ne nous ont pas permis de vue spectaculaire sur Quito, on a quand même bénéficié de belles percées et d’une ambiance brumo-mystérieuse plutôt sympathique. 

Grâce à nos supers hôtes qui ont pris le temps de voyager avec nous, on a tout fait en voiture. Quito est une ville très étendue (40 km de long coincée entre les volcans) et située en montagne, ses environs sont vite à quelques heures de routes en bon état, larges mais tortueuses.

Quilotoa


Deuxième excursion: Départ Samedi matin pour Zumbahua, un village avec un marché proche du volcan Quilotoa. Imaginez donc une place de village, des étals de nourriture colorés, tous les fruits exotiques sont là, mais aussi des poulets, beaucoup de sortes de pâtes dans d’énormes sacs plastiques, des équatoriens en habits traditionnels et quelques stands d’artisanat au milieu desquels trône notre future couverture en alpaga (voyageons léger n’est ce pas) et vous obtenez un bel aperçu de la vie locale. Et en fond sonore ? Un harangueur qui vante les mérites du candidat local à grand renforts de «  Compañeros  », année d’élection oblige. Ça change du raggaeton.

Après avoir acheté notre pic nique on part à la découverte du Quilotoa, un volcan éteint avec un très beau lac au centre. Le tour du volcan fait 5-6 heures et il commence à pleuvoir à verse donc on opte après 20min de marche pour un canelazo, boisson chaude alcoolisée à base de Naranjilla et d’épices (le vin chaud local quoi).

Après une nuit dans une super auberge de jeunesse équipée de hamacs, billard et table de ping pong, nous partons à l’attaque du Cotopaxi. Ça nous tient à cœur parce que le refuge de base pour le départ de l’ascension est à 4864m soit environ 55 m plus haut que le Mont Blanc… (2 m de plus nous auraient suffit hein!) Nous traversons un paysage lunaire qui ne laisse pas de doutes quant à la nature volcanique de la montagne et nous garons la voiture au parking sous une légère neige. A oui, point important : le parking est  100 m plus bas que le refuge donc on ne peut pas appeler ça de la haute montagne (d’ailleurs les équatoriens le font en basket, on est loin du dépassement de soi…) Après un repas chaud et moult selfies-on-est-a-4864m-le-mont-blanc-c’est-tout-petit, nous redescendons, toujours sous la neige. Puis direction les termes pour se remettre de nos émotions. 2h de détente dans une eau bouillante qui sort tout droit du volcan. On termine par une pizza (faut pas se laisser abattre) et on rentre. Puis tout à coup, plus de sono, plus de lumière, plus de frein… La voiture rend l’âme en plein carrefour sous une pluie torrentielle. On la pousse sur le bas côté et on attend 2h la remorqueuse. Grosse journée.

Petit déjeuner le lendemain dans l’ancien aéroport de Quito, considéré comme l’un des plus dangereux du monde en raison du nombre de crash d’avions. En effet, Quito est une cuvette et les équatoriens ont eu la bonne idée de construire des barres d’immeubles sur une crête élevée pile dans la trajectoire de l’aéroport. Désormais hors service, c’est un grand parc agréable où les équatoriens courent ou font du vélo sur les pistes d’atterrissage.

Otavalo

Petit arrêt sur la ligne officielle de l’équateur et instant «  c’est pas sorcier  » pour vérifier que l’eau s’écoule dans le sens horaire et anti-horaire en fonction de l’hémisphère. C’est un échec Jamie, avec notre attirail scientifique de pointe (une bouteille percée) on n’arrivera jamais à voir l’eau tourner dans l’hémisphère sud. On part pour une petite marche autour d’un lac avec deux points de départ possibles accessibles en voiture.

On choisit le plus loin mais après 10 min de gadoue, on se rend vite compte qu’on arrivera pas au bout entier, demi tour donc. Alors qu’on était passé sans problème à l’aller, là, même en sortant tous de la voiture, celle-ci s’embourbe, on est en plein Paris-Dakar, joie. On comble avec des cailloux, des herbes, des racines. Ça marche pas. On pousse une fois, deux fois, trois fois. Balavoine nous regarde de là-haut en se marrant mais on est passé. Petite randonnée bien boueux mais heureux. On se paye une bonne petite auberge perdue au milieux d’une vallée, les petits hamacs sous le porche lui donnent des airs de paradis.

Nouvelle journée, nouvelle marche. Cette fois on s’attaque  au tour de la crête d’un autre volcan (oui, y’en a beaucoup ici) qui a la particularité d’avoir deux «  cuys  » (prononcez «  couille  », ça fait beaucoup rire Corentin) qui sont le nom donné aux gros hamsters que les andins mangent rôtis. Ici les deux cuys sont deux montagnes au milieu du cratère rempli d’eau, formés lors d’éruptions secondaires de moindre importance. Une belle balade de 3h qui s’annonce. Le point de vue est magnifique car on voit deux paysages différents entre ces deux montagnes qui baignent dans l’eau et l’extérieur du volcan, vert et cultivé avec les chaines de montagne au loin. Après une pause déjeuner bien méritée (pain avocat fromage, un délice) face à ces deux immenses rongeurs, on repart, le temps commence à changer, à s’assombrir. Vu qu’on a fait plus de la moitié, on continue, ça va passer. Bonne blague. On se prend une sale rincée qui durera plus d’une heure. Je ne sais pas si c’est la faute d’El Niño mais il est sacrément capricieux le gamin. On finira trempé jusqu’aux os, à zigzaguer entre les ruisseaux d’écoulement, les marécages et les vaches. La cheminée de la chambre du petit hôtel fonctionnera à plein régime toute la nuit pour sécher nos vêtements. On enchainera le lendemain avec un programme plus gourmet : empenadas de morocho (pâte faite de l’un des 15 type de maïs du coin), fritada (porc frit dans sa graisse, le gras c’est la vie) et glace.

Puerto Lopez et Isla de la Plata

Passer d’environ 3000m d’altitude au niveaux de la mer en bus de nuit, c’est pas vraiment ce qu’on appellerait une promenade de santé. Arrivés à 5h du matin, on pose nos sacs dans la chambre et nos corps sur le lit. C’est une petite ville côtière tranquille, donc le principal avantage est d’être près d’Isla de la Plata, les Galapagos du pauvre. On embarque le lendemain pour cette ile d’argent  sur une mer calme. 1h de bateau plus tard on accoste non sans avoir vu 3 grosses tortues de mer, attirées par les bouts de pommes lancés par le capitaine. Il fait une chaleur torride sur ce bout de cailloux. On nous propose deux itinéraires qui permettent de voir deux colonies d’oiseaux différents : les frégates avec les poches rouges sous le cou des mâles ou les fous de bassant et leurs pieds palmés bleus turquoises. On choisit les mieux chaussés qu’on verra de près. Retour au bateau et épisode snorkeling. L’eau n’est pas vraiment transparente mais elle est chaude et on arrivera même à voir des poissons (je ne suis pas Cousteau, je ne connais pas les noms, y’en avait des jaunes), du corail et même une tortue. Un ceviche et dodo.

On se réveille pour aller voir le retour des bateaux de pêche. Ceux-ci sont échoués sur la plage et les caisses de poissons passent entre les mains et les balances pour finir dans les coffres des voitures. On verra deux requins et deux espadons se faire débiter à même le sable pendant que les frégates se battent pour les boyaux et les pélicans pour les carcasses (rapport à la taille du bec probablement).

Olòn


Ceviche, limonade, soleil, plage, surf. Pas grand-chose à dire à part que c’est un bout de paradis (encore un) à deux doigts de Montanita mais en plus calme. On nage, on surfe (mal), on dessine, on profite quoi.

Cuenca


4h pour Guayaquil puis 4h pour Cuenca. Arrivée dans un petit hôtel qui donne sur la place du marché avec une terrasse sur le toit qui lui confère une vue panoramique magnifique des alentours. Cuenca est une belle et agréable ville coloniale. Elle est particulièrement réputée pour ses Panamas, les fameux chapeaux blancs qui ont protégés la tête des travailleurs du canal du même nom. On restera là 5 jours car il est impossible de passer de l’équateur à Lima par la route en raison des récentes inondations et que la plupart des billets d’avion pour effectuer Piura (ville proche de l’équateur dont la route est en état)-Lima étaient pris. On visitera la ville, la cathédrale aux dômes bleus et briques rouge, une fabrique de Panama et un marché où sont vendus de délicieux bouts de cochons grillés. En bonus une petite journée aux termes dans la ville voisine (deux pour le prix d’un) à base de hammam, bain de boue rouge, bain de boue verte, bain chaud, bain froid et boite à vapeur. Détente quoi.

Précédemment: Cuba – Prochain arrêt: le Pérou !

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