Bonjour à tous !

On n’a pas fait dans la rapidité pour ce premier article mais voici (enfin) un petit résumé de nos deux semaines à Cuba. C’est un pays qu’on a adoré et que l’on recommande chaudement.

On n’est pas partis très sereins parce que le site internet qu’on avait contacté pour réserver des casa particulares (chambre chez l’habitant) a arrêté de nous répondre 1 semaine avant le départ … on a donc réservé un hôtel d’état à la Havane pour la première nuit la veille au soir à 1h du mat’ et on a embarqué en se disant qu’on verrait bien. Grand bien nous a pris, nous avons pu réserver les casas au fur et à mesure et moduler notre trajet au rythme des conseils que nous recevions. Tous les cubains que nous avons rencontrés et qui nous ont accueilli étaient ouverts, souriants et extrêmement attentionnés ce qui a grandement participé aux bons souvenirs que nous garderons du pays.

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Notre itinéraire  : Trinidad, Cienfuegos, Playa Larga, Vinales, La Havanne.

Habaña

Arrivés à 20h30 après 13h de vol dont une escale à Madrid. On change notre argent, on négocie un taxi et on se dirige vers notre hôtel qui a la bonne idée de se situer près de la station des bus nationaux Viazul et d’être réservable par internet. Si vous en doutiez encore, nous avons vaillamment choisi un 3 étoiles cubain vers 1h du matin, aussi sereins et calmes que l’on puisse être une veille de départ pour un voyage de 10 mois. C’est relativement propre, bruyant : le paradis  ; une douche tiède et on s’effondre.

Trinidad

Pour voyager à moindre frais sur toute la péninsule cubaine entre les grandes villes, les bus de la compagnie Viazul sont parfaits. Ils sont peu chers, il y règne un froid polaire, quelques sièges s’inclinent que vous le vouliez ou non et vous avez intérêt à apprécier le répertoire qui va de Guantanamera jusqu’au reggaeton. Rien d’insurmontable en somme. 7h de route avec une escale cubain-qui-bizarement-ne-se-sent-pas-bien-vu-qu’il-est-au-rhum-depuis-8h, 2-3 livraisons de lettres sur le bas côté et un décor fait de quelques plages paradisiaques plus tard, nous arrivons à la nuit tombée à la station Viazul qui est séparée de la route par un simple fil. De l’autre côté se trouve une foule de cubains qui vantent les mérites de leur taxi/casa/restaurants. Brandissant notre Routard tel un phare dans la nuit, nous fendons la foule et nous commençons à chercher une des casa recommandées par notre Bible. Et un et deux et trois refus ! Nous sommes au début de la haute saison, il n’y a plus rien pour nous accueillir. Heureusement, la dernière gérante prend pitié de nous et nous installe dans son salon pendant qu’elle passe en revue tous ses contacts pour nous trouver une chambre. 15 bonnes minutes de stress ponctuées de sueur et conversation en espagnol, notre chance tourne enfin. On nous conduit dans une autre casa, très propre et à deux pas.
3 jours à Trinidad avec de la plage de sable blanc qui aurait été paradisiaque sans la pluie, une visite de la ville au centre historique coloré et animé , une petite randonnée sur les hauteurs pour se mettre en jambes et quelques cocktails ici et là.

Cienfuegos

La pluie, le ciel gris, gros potentiel. Plus vivant que Trinidad et moins touristique, ce petit chef lieux du département de Cienfuegos est une relique des années canailles où les riches américains s’amusaient en remontant le Prado et en dilapidant leurs dollars dans leur voitures de luxes. De cette époque il ne subsiste pas grand-chose à part quelques hôtels, anciens lupanars assagis. En poussant sur la Punta, on arrive sur un petit jardin avec une tonnelle, des bancs, un bar et une famille entière qui célèbre un évènement. Un vrai Food Truck local: la famille est réunie autour d’un pickup avec un barbecue dans le coffre et de la viande protégée de la pluie par une bâche, ça sent bon mais la vraie trouvaille, c’est le bar. De l’extérieur, il ne paye pas de mine, c’est juste un tonnelle en bois avec deux mecs en chemise, l’air sérieux, qui servent. On s’attable sous une légère pluie et on commande une piña colada et un mojito pour faire original. Les cocktails sont déments. Extrêmement bien dosées, frais, de bons fruits, même le fait que la prise du mixeur trempe dans le bac à vaisselle plein n’entache en rien notre bonheur.  3 CUC de plaisir.

Playa Larga

Playa Larga est une petite ville située au fond de la baie des cochons, nous y avons fait un stop plage turquoise, rapide mais tout à fait reposant ! Un des avantages des casa particulares, outre leur prix très attractifs, est le fait de pouvoir rencontrer des gens différents et intéressants. Lors du repas pris à la casa (il y a peu de restaurants à Playa Larga), nous avons diné avec deux anglaises professeures en pharmacie de l’université de Manchester.  Nous avons passé un excellent moment fait d’humour pince sans rire typiquement anglais, de critique du Brexit/Trump et de dissertation sur la capacité des desserts cubains à aspirer l’âme (mâchez, avalez, mourrez un peu).

Viñales

Y arriver :

Le problème ou l’avantage de Viñales, c’est que la ville attire beaucoup de monde  donc les bus pas cher pour y aller sont complets, il faut donc prendre la deuxième option que l’on nous propose perpétuellement quand on se promène près d’un centre ville : le collectivo. Les collectivos sont des taxis collectifs qui sont intéressants quand la voiture est pleine car la course est fixée par trajet et non par personne. Notre collectivo nous avait gentiment été réservé par la gérante de la providentielle casa que nous avions à Trinidad. Sur le papier, le trajet est de 350km environ, 4-5h vu l’état des routes. On charge notre jolie Ford break jaune et blanche, octogénaire mais en pleine forme et on part  ; un couple d’italiens qui habite Cannes, deux Suédois et le chauffeur pour seuls compagnons direction Viñales. Le trajet est joli, tranquille, une bonne ambiance s’installe avec nos routards européens et tout se passe bien … En fait non, on fait un changement de voiture sur un bord d’autoroute à l’entrée de la Havane. Fini la jolie Ford des années 40, bonjour le Van gris dont les compteurs kilométrique et de vitesse sont faits d’un GPS.  Il nous faut une heure pour changer de véhicule car nous sommes un convoi de deux vans que les collectivos abreuvent de touristes. A notre joyeuse compagnie du début se greffent donc deux anglaises et deux suédoises. Pendant l’attente on fait connaissance, la bière et le rhum aidant on passe le temps en discutant voyage et bons plans. Le deuxième van est enfin rempli et au soulagement de tous on embarque et VAMOS ! Oui, enfin, si vous avez bien suivi le début de l’histoire, vous avez compris que le but d’un collectivo c’est de vous emmener d’un point A à un point B, aucun impératif de temps, d’étapes ou de «  on va éviter les bouchons et passer par telle route comme ça on sera à l’heure  » non, il évite les trous dans la route et c’est déjà pas mal.

Entre la Havane et Viñales, on s’arrêtera trois fois de plus avec une pause discussion du chauffeur sur une aire d’autoroute, une pause police pour claquer une bise au douanier et une pause pour aider une vielle américaine de métal à redémarrer (30 min). Le rhum passe entre les sièges et chaque arrêt humidifie les gosiers un peu plus que le précédent mais on fini par arriver. Un avantage des collectivos qu’on vous vantera souvent dans la rue est qu’ils vous déposent devant la casa, pratique quand on a mal fait son gros sac et qu’on veut se ménager en début de voyage. On quitte notre fine équipe non sans échange de contact et on se fait réorienter vers la casa du frère de la proprio, 5min plus loin, une pratique courante et qui fonctionne bien. La casa est centrale et bien tenue, on pose nos affaires pour rejoindre 2 amis qui sont sur les hauteurs de Viñales avec lesquels on passe une très bonne soirée qui se fini à la casa de la musica, centre culturel où les danseurs professionnels locaux font l’étalage de leur garde robe ainsi que de leur talent (5 costumes différents en 1h).

Vinales  c’est simple, tout nous a plus : le lieu , la vallée cerclée de mogothes offre un cadre magnifique et paisible évoquant un peu l’Asie. On a fait une excursion au Cayo jutias, où après avoir bravé 2h de nids de poules et une armée de moustiques particulièrement voraces, nous avons été récompensés par 150m d’une plage de sable blanc devant une mer turquoise presque rien que pour nous.

Nous avons passé une journée à vélo dans la vallée à pédaler dans les champs de tabac, puis, tout suants,  nous avons fait un arrêt particulièrement agréable dans une cabane de séchage de feuilles de tabac. Nous étions seuls et le propriétaire a pris une petite heure pour nous expliquer tout le processus de fabrication d’un cigare autour d’un verre de rhum… et d’un cigare ! On ne va pas tartiner d’avantage mais sachez que c’est notre endroit préféré de Cuba.

La Havane

Trajet sans encombre, on arrive à la casa qui ne ressemble pas du tout à ce qu’on avait connu : c’est une chambre dans un appartement au 8e étage avec une superbe vue sur Habaña centro.

On pose les sacs et on s’offre une pizza dans un des restaurants préférés des cubains : le Mimosa (venir en avance ou réserver sinon c’est plus d’une heure de queue). Les pizzas sont épaisses et sucrées, pas vraiment réglementaires mais excellentes quand même. La Havane se compose de 4 grands quartiers qu’on a visité à l’exception du Miramar, on vous met ce qu’on a préféré. La vielle havane (Vieja) est principalement piétonne avec ses nombreux musées et maisons coloniales chargées d’histoire ou d’exposition qui attirent des flots de touristes.

Nous habitions Habana centro, qui est un quartier très vivant et agréable, fait de petits marchés dans des coins de rue où on boit du jus de canne à sucre pressé sous vos yeux, de petits restaurants qui calent bien pour 3-5 CUC et de bars pas chers.

Dans le Vedado on trouve surtout des quartiers résidentiels un peu huppés avec quelques bonnes adresse de restaurant mais surtout le Malecon, promenade de bord mer, qui sert principalement à balader les touristes dans de vieilles américaines rutilantes ( roses de préférence). On a adoré voir un concert de Jazz au lo Cuervo y la Zorra, pas aussi local que ce qu’on nous avait vanté mais super musique et bon daiquiri.

Prochaine étape l’Équateur !